Accueil Bénin Wafu B U20 Girl’s Cup -Ghana 2023: « (…) c’est frustrant parfois d’être entraîneur à ce niveau (…) » Abdoulaye Ouzérou
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Wafu B U20 Girl’s Cup -Ghana 2023: « (…) c’est frustrant parfois d’être entraîneur à ce niveau (…) » Abdoulaye Ouzérou

A la sortie du match de classement ayant opposé le Burkina au Bénin (2-1), nous avons eu l’opportunité de discuter avec le coach Abdoulaye Ouzérou. Malgré la défaite de son équipe, Ouzérou a partagé avec nous ses réflexions sur la performance de ses joueuses, les stratégie employées et les enseignements tirés de cette expérience. Dans un moment où les émotions étaient palpables, le sélectionneur a su garder son sang-froid et a livré des propos inspirants, laissant entrevoir sa vision pour l’avenir de l’équipe.

Comment appréciez-vous l’évolution de votre équipe ?

je trouve que globalement depuis deux ans l’équipe a évolué, mais on a encore beaucoup de travail. Honnêtement, c’est frustrant parfois d’être entraîneur à ce niveau puisque vous avez envie de faire des choses, mais vous sentez que vous ne pouvez pas. C’est vraiment frustrant Et c’est usant. Il nous faut réellement beaucoup de travail.

Parlant du deuxième, troisième match jusqu’à cette étape là, quelles évolutions avez, vous constatez chez votre équipe

Je trouve qu’au niveau de la mentalité, il y a beaucoup d’évolution. Techniquement et physiquement, ce n’est pas possible d’évoluer et c’est justement de ça je parle. En une semaine de préparation et pendant la compétition. Une chose est de parler aux joueuses, leur dire ce qu’il faut faire. Mais une chose est de le faire à l’entraînement et qu’elle le fasse au cours du match. C’est ça qui fait la différence parce qu’on a beau parler, mais si vous ne le faites pas à l’entraînement ou même si vous le faites à l’entraînement une fois, deux fois, il faut des années pour pouvoir assimiler certaines choses puisque quand on voit certaines erreurs ça fait mal, c’est frustrant.

Votre appréciation de cette compétition, est-ce qu’il fallait réellement que cette compétition ait lieu

Ouais, on finit tout de même 4ᵉ. honnêtement, je vais être honnête, techniquement, je pense que le Bénin est devant le Niger, Quand on regarde la qualité technique individuelle des joueuses ivoirienne par exemple, c’est pas mal du tout, mais on est passé face à cette équipe-là. Il faut qu’on travaille beaucoup. C’est nécessaire, puisque la seule compétition qui existait pour ces filles ce sont les éliminatoires de la coupe du monde et vous savez très bien comment, le Nigéria, le Ghana, la Zambie, l’Afrique du Sud ont tellement d’écart sur ces filles là. On risque de jouer deux matchs chaque deux ans. Et ça ne sert à rien de jouer deux matchs à chaque deux ans, je pense que ce genre de compétition est important et il en faut même d’autres.

Que pensez-vous de la qualité de préparation de la compétition

…Il y a certains gestes par exemple qu’on ne peut pas apprendre aux filles juste avant la compétition. C’est impossible. Ça, c’est un travail de longue haleine. Techniquement, tactiquement, une joueuse qui perd un ballon par exemple et qui est défenseur, mais qui va chasser ce ballon à 50 m de son but, c’est un problème. Ce n’est pas ici qu’on va apprendre ça. Il faut beaucoup de temps au fait.

Que faut-il faire pour que prochainement, nous ne fassions face à ce genre de situation

Il faut qu’on puisse avoir les filles régulièrement. La dernière compétition, c’était il y a 18 mois lors des éliminatoires de la coupe du monde. On n’a pas eu de regroupement. Et on s’est regroupé, une semaine avant cette compétition, on a eu une semaine d’entraînement à Lomé. Ce n’est pas suffisant. C’est impossible de travailler le fond comme ça. Maintenant, si on ne peut pas faire des longs regroupements. Ce qu’il faut faire c’est de trouver des moyens chaque deux mois ou chaque trois mois de faire une semaine avec les filles pour travailler sans pression. Si vous travaillez sans pression, c’est autre chose, et si vous travaillez sous pression, c’est également autre chose. Et c’est de ce travail, on a besoin. Puisque le travail avant la compétition, il y a beaucoup de pression, on est pressé et on veut aller à l’essentiel, on n’a pas le temps. Or si vous avez une compétition en vue, on a le temps de travailler spécifiquement, par exemple avec les défenseurs pour les apprendre à défendre.

Un appel aux autorités

Je pense qu’il faut qu’on fasse les choses à plein, on ne peut pas jouer juste avant les compétitions et espérer quelque choses.

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