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Sport féminin et médias : l’UFRESA Côte d’Ivoire célèbre les femmes reporters

Élisabeth Aya Goli, Présidente de l'Union des Femmes Reporter Sportives d'Afrique (Ufresa) et présidente de la section Côte d'Ivoire de l'Union

Sous le thème « Égalité des sexes et leadership féminin dans le sport : briser les barrières », l’Union des Femmes Reporters Sportives d’Afrique, section Côte d’Ivoire a organisé, les 25 et 26 juillet 2025, la première édition marquante de la Journée internationale du journaliste sportif à Abidjan. Cet événement s’inscrit dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale de la presse sportive, qui a lieu les 2 juillet de chaque année depuis 1995. Entre formation, reconnaissance et plaidoyer, cette célébration résonne comme un acte de rupture avec l’invisibilisation des femmes dans le sport.

C’est à juste titre que l’initiative a reçu l’appui technique et financier de plusieurs institutions engagées pour l’autonomisation et l’épanouissement de la gente féminine dans le sport, notamment la Société de Garantie des Petites et Moyennes Entreprises Ivoiriennes, la Fédération Ivoirienne de Tennis, la Chaire Unesco Eau Femmes et Pouvoir de  Décisions et bien d’autres. « Le sport m’a appris que je n’avais pas besoin de permission pour être grande », disait la gymnaste américaine Simone Biles. Cette phrase, citée en ouverture de la conférence inaugurale par la présidente de l’Ufresa-CI, et par ailleurs présidente de l’Union au plan africain, résume la philosophie portée par cette journée : faire du sport un levier d’égalité et de transformation sociale. Car s’il est, en théorie, le domaine de la performance et du mérite, mais dans la pratique, les inégalités entre les sexes restent d’actualité. De la faible médiatisation des performances féminines à l’infériorité salariale persistante, en passant par l’accès restreint aux infrastructures et aux postes de décision, les femmes dans le sport continuent d’évoluer à contre-courant. Et ce, malgré leurs exploits à la mesure des plus grandes figures masculines.

L’Ufresa, une voix pour celles qui ne veulent plus se taire

Depuis sa création, l’Ufresa s’impose comme un cadre structuré pour les femmes journalistes sportives africaines. En Côte d’Ivoire, la section dirigée par Élisabeth Goli entend briser les silences et déconstruire les stéréotypes. L’objectif de cette journée, au plan international, est de reconnaître la contribution des journalistes à la promotion du sport. En y donnant sa touche, l’Ufresa-CI entend mettre en lumière les apports décisifs des femmes journalistes dans la construction du récit sportif africain, tout en formant une nouvelle génération de reporters sportives bien aguerries et acquises à la cause des athlètes féminines au même titre que les hommes.

« Pendant trop longtemps, les femmes ont été en marge dans l’exercice de leur passion », a souligné Mme Goli. « Mais elles sont aujourd’hui nombreuses à s’imposer par leur rigueur, leur compétence et leur regard affûté sur le sport. »

Une formation intensive pensée pour renforcer les compétences

L’événement ne s’est pas contenté de poser un cadre symbolique. Il a aussi proposé un programme de formation pointu, en abordant des thématiques cruciales pour la montée en compétences des femmes journalistes de sport, afin de les rendre plus performantes et compétitives sur le terrain. Elles en ont sans doute besoin pour mériter leur place dans les différentes rédactions. Il s’agit essentiellement de 4 modules bien définis : compétences et formations nécessaires pour les reporters sportives, traitement rigoureux de l’information sportive, storytelling et narration d’impact autour des athlètes et événements, fact-checking, vérification de l’information et lutte contre la désinformation à l’ère de l’intelligence artificielle.

À travers ces modules, les participantes ont été appelées à développer une approche critique, technique et éthique du journalisme sportif. Un accent particulier a été mis sur la lutte contre les fake news, devenues monnaie courante dans l’univers sportif.

Mahama Coulibaly

Quand les femmes racontent le sport, une autre histoire s’écrit

L’un des piliers de cette célébration réside dans cette affirmation : le regard féminin sur le sport est non seulement légitime, mais enrichissant. Les journalistes sportives, en s’attachant à restituer la complexité des parcours féminins dans le sport, participent à l’écriture d’un récit plus juste, plus inclusif et profondément humain. « Notre voix compte. Notre regard est légitime. Notre présence est indispensable », a affirmé Élisabeth Goli. Ces mots sonnent comme un hymne pour celles qui entendent faire du journalisme un outil d’émancipation et de transformation.

Un réseau de soutien et des partenaires engagés

L’Ufresa-CI a pu compter sur un réseau de partenaires solides, publics et privés, pour faire de cet événement une réussite :

  • Le Ministère des Sports et du Cadre de Vie, représenté par M. Adjé Silas Metch ;
  • La Fédération Ivoirienne de Tennis, par l’entremise de son président, Maître Sylvère Koyo ;
  • La SGPME, à travers sa Directrice Générale, Mme Joëlle Kouassi ;
  • La Chaire UNESCO Eau, Femmes et Pouvoirs de Décision ;
  • Les entreprises MEDIAWAYS, PADELTAT, Décathlon, ainsi que le complexe CALAO et la Fondation Cissé Cheick.

Leur présence n’était pas que protocolaire. Elle traduit un engagement réel en faveur de la promotion du leadership féminin et de la reconnaissance du journalisme sportif comme vecteur d’impact.

Récapitulatif des modules abordés et des formateurs

  • Module 1 : Compétences et formations nécessaires pour les femmes reporters sportives : Mahama Coulibaly, ex-président de la Fédération Ivoirienne de Basketball, enseignant à l’INPHB Yamoussoukro, publiciste.
  • Module 2 : Traitement de l’information sportive : Coulibaly Seydou, ex-chef du service des sports de la RTI.
  • Module 3 : Storytelling sportif et narration d’impact : Dr Amidou Touré, enseignant-chercheur à l’Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody à Abidjan.
  • Module 4 : Fact-checking et vérification de l’information avec l’IA
  • Lutte contre les fake news sportives
  • Études de cas : désinformation dans le sport et impact sur l’opinion publique, animées par Dr Topé Michèle, enseignante-chercheuse à l’Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody à Abidjan, et Dr Mélèdge Michel Désiré, enseignant-chercheur à l’Université Nangui Abrogoua d’Adjamé.

Faut-il le rappeler, la deuxième journée des activités a été consacrée à une séance de fitness collectif, pensée comme un moment de cohésion, de bien-être et de dynamisme partagé. Destinée prioritairement aux femmes, cette initiative vise à rappeler l’importance de la condition physique dans l’exercice du métier du journalisme sportif. L’activité a également été rehaussée par la participation active de plusieurs confrères, venus exprimer leur solidarité et leur engagement aux côtés des femmes.

La présence remarquée de notre consœur du Bénin, Hilary Christelle Tolo Kpadonou et Bintia Condé de la Guinée, a apporté une dimension panafricaine à cette célébration des femmes journalistes sportives à briser les barrières au-delà des frontières nationales.

Bintia Condé l’extrême droite et Hilary Christelle Tolo Kpadonou l’extrême gauche

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