Noelie Yarigo, la coureuse de demi-fond béninoise s’est fait une réputation pas des moindres et figure souvent en tête du peloton dans les courses de 800 m et 1500 m de la Wanda Diamond League et du Continental Tour.
Ses ambitions en 2023 et pour les années à venir ?
« Courir des PB, c’est super, bien sûr, mais j’ai aussi très envie d’aider d’autres athlètes à réaliser de superbes performances» a t-elle martelé. Une ambiance qui ne peut pas être meilleure puisqu’en toute chose, il faut donner à la génération suivante ce que l’on a reçu de celle précédente. Mais en début d’année 2022, elle s’est vue trop en précipitation. Yarigo a donc été très vite mise sur le bon rail par son nouvel entraîneur qui lui notifié qu’elle a encore un fort potentiel à exploiter dans les compétitions en tant que candidate à part entière.
« Il m’a dit : Tu ne fais plus les cent pas» (rire). J’ai mis ce rôle de côté au moins pendant un certain temps pour faire de mon mieux en tant qu’athlète.Mon nouvel entraîneur a une approche différente et mes entraînements sont assez différents de ce que j’avais l’habitude de faire avant. Je suis sûr que cela m’a beaucoup aidé », a déclaré Yarigo. «Je pense aussi que c’est une question de confiance en soi.» ajoute t-elle.

Yarigo a débuté la saison 2023 à Val-de-Reuil, où elle a remporté le 800 m avec un record en salle de 1:59.29. Et exactement quatre jours plus tard, à Torun elle sort en tête du peloton pendant la majeure partie de la course. Une performance inhabituelle et presque spectaculaire pour la Guéparde. Mais cette fois, au lieu de quitter la piste à 400 m ou 600 m, Yarigo a tenue le coup et n’a été dépassée que dans les phases finales par Keely Hodgkinson. Yarigo a terminé deuxième en 1: 58,48 – un record national et record à vie, et suffisant pour la deuxième place sur la liste mondiale en salle 2023, derrière la médaillé d’argent mondiale et olympique qui a gagné en 1: 57,87.
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« Je n’ai pas été surprise par mon séjour à Torun. J’ai juste cru en moi et j’ai essayé de suivre le stimulateur cardiaque» a t-elle déclaré. Après ses prouesses respectivement au Val-de-Reuil et à Torun, elle a terminé troisième à Liévin et première à Madrid avant de clore sa saison à Birmingham en Angleterre avec un timing de 2:01.18. par ailleurs, elle pense que son expérience en tant que stimulateur cardiaque est bénéfique lors de la course en tant que compétitrice. L’essentiel est de figurer en peloton pour la Guéparde peut importe les échéances. « Que je fasse les cent pas ou que je fasse la course, j’aime être à l’avant parce que cela signifie que je peux contrôler le rythme. J’ai appris à faire mes propres courses, à être un précurseur et à ne pas avoir peur d’être en tête».

Yarigo, qui ferme pratiquement les 38 ans, est impliqué dans l’athlétisme depuis l’âge de 10 ans. Elle a représenté son école primaire dans des courses locales dans sa ville natale de Natitngou, rêvant de devenir la prochaine Maria Mutola, son idole à l’époque. Elle a établit son premier record national du 800 m en 2003 à l’âge de 17 ans, le réduisant à 2:11.61 en 2005 alors qu’elle est encore adolescente. Mais elle a ensuite fait une longue pause dans le sport et n’est revenue qu’en 2012 à l’âge de 26 ans. « Je n’étais tout simplement pas en forme et je ne pouvais pas m’entraîner régulièrement », dit-elle de sa longue pause. Quelques mois après son retour sur la piste, Yarigo a filé dans la ville française de Blois, où elle a enfin eu accès à une bonne piste ainsi qu’à des sentiers forestiers pour mieux s’entraîner.
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À peine un an plus tard, Yarigo a commencé à récolter les fruits. Elle a atteint la finale du 800 m aux Championnats d’Afrique et a réduit son record national à plusieurs reprises tout au long de la saison, le ramenant à 2:00.51. Elle a participé pour la première fois à une échéance mondiale en 2015, en participant aux Championnats du monde à Pékin, et elle a franchi la barrière des deux minutes pour la première fois dans les séries des Jeux Olympiques de Rio 2016, avec un timing de 1:59.12. C’était suffisant pour se qualifier pour les demi-finales et surtout pour inscrire son nom dans l’histoire, où elle s’est retrouvée cinquième en 1: 59,78. Aucun autre athlète béninois n’avait jamais dépassé le premier tour des JO. « Rio était formidable, car c’étaient mes premiers Jeux olympiques. J’ai vraiment apprécié l’expérience en raison de la bonne ambiance et de la grande hospitalité.» a t’elle insisté.
Cinq années plus tard, la Guéparde de la Pendjari projetait dans sa tête, une meilleure performance à Rio aux Jeux olympiques de Tokyo. Chose qu’elle a d’ailleurs bien commencé mais le destin en a décidé autrement. Dans sa série, elle s’est offerte le meilleur timing de la saison en 2:00.11 pour terminer deuxième, mais elle s’est tordu la cheville juste avant de franchir la ligne, ce qui signifiait qu’elle n’était pas à son meilleur niveau pour la manche suivante. Elle a été positionné septième de sa demi-finale en 2:01.41.
«C’était tellement déchirant pour moi. Je me sentais vraiment déçue car j’avais beaucoup plus dans mon corps et je ne pouvais pas le prouver». S’est-elle souvenue.

A quoi faut-il s’attendre de Yarigo pour les échéances à venir ?
« J’adore mon sport, et l’athlétisme est une question de compétition et de course », dit-elle. Après avoir couru 1 min 58 s à l’intérieur, Yarigo espère courir encore plus vite à l’extérieur mais pour l’heure, elle préfère prendre les choses étape par étape.« Je n’ai pas de prévisions. Je préfère prendre les choses course par course et simplement profiter de ce que je fais.» Son objectif majeur pour l’année est simplement d’atteindre la finale du 800 m aux Championnats du monde d’athlétisme de Budapest 23. Uniquement la barre des demi-finales atteinte sur ses 5 dernières participations aux championnats du monde, Yarigo n’a pas encore atteint la finale. Donc chose normal, son grand défi cette année sera axé sur cet objectif. « Cette saison, je veux juste travailler pour réduire mes temps et donner le meilleur de moi-même à Budapest« , dit-elle.

Loin d’être fini depuis fort longtemps, Noélie Yarigo toujours au top de sa forme de pointe reste satisfait de son parcours élogieux
« Chaque processus est une question de hauts et de bas ; c’est la vie et c’est le sport. Je suis satisfait de mon parcours sportif et de ma situation actuelle.» Ceci est une réalisation de Candide Hounhinto avec une interview de Noélie Yarigo accordée au média World Athletics.
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